Le scénario des Assassins de l’Ombre a été écrit par Légolas et Barbarius. Il comprend ici les lignes directrices principales du scénario. Si besoin est, le scénario pourra encore être approfondi, en intégrant par exemple les pensées des personnages. Précisons également que le scénario évoque les autres équipes. Je vous prie de lire attentivement, et de me dire si certains passages ne correspondent pas aux scénarios respectifs de vos équipes !- Chapitre 01 – A l’ombre du palmier, le raid sur Frängus
Pendant de nombreuses années, la main du
Publicae Principatus s’était abattu sur le continent d’Hyparion. Les Publicains dominaient alors l’essentiel des terres, concentrant entre leurs mains d’immenses armées, et des montagnes colossales de fortune. Toutes ces victoires et toute sa puissance présentaient toutefois une faille : elles étaient essentiellement dues à celui qu’on a surnommé «
Le descendant d’Hyparion », le talentueux conquérant
Shamila. Selon certains chroniqueurs et historiens, aucun général et aucun militaire foulant le sol du continent, à part Hyparion le Grand lui-même, n’avaient pu égaler la gloire et l’efficacité militaire de
Shamila. Invincible, ce dernier ne cessait d’étendre ses terres, et de s’allier aux Rois et aux princes, agrandissant son empire. Son alliance avec
Goku fut l’un des évènements les plus terrifiants d’Hyparion, donnant lieu au plus puissant empire existant depuis celui d’Hyparion, celui du
Publicae Principatus.
Cependant,
Shamila restait un simple homme. Ses territoires s’agrandissant, il dut s’entourer de subalternes, des lieutenants répandant sa volonté dans les principaux domaines lui appartenant. Certains étaient loyaux, mais d’autres étaient des opportunistes cruels. C’était notamment le cas du seigneur
Kälkan, un être d’une incroyable cruauté, qui avait même écrit un essai politique sur l’importance de l’utilisation de la terreur pour gouverner le peuple.
Kälkan était un homme dévoré par l’ambition et la soif de pouvoir. Plusieurs fois,
Shamila faillit autoriser son exécution. Malheureusement pour lui,
Kälkan était un homme habile, un stratège efficace, dont ne pouvait se passer le
Publicae Principatus. Avec la disparition de
Shamila, le
Publicae Principatus, qui semblait invincible, périclita rapidement. De nombreux seigneurs choisirent de quitter cette alliance chancelante. Les opportunistes comme
Kälkan réalisèrent que le
Publicae Principatus n’était plus le meilleur moyen de devenir puissant.
Kälkan forma son propre royaume, où tous les pouvoirs étaient concentrés entre sa personne. Une effrayante monarchie absolue se mit en place, un régime répressif brisant la liberté des «
citoyens ». Démagogue,
Kälkan parvenait à éviter les révoltes en utilisant un système propagandiste excessif. Auprès du peuple, il se faisait passer pour le dernier rempart contre la folie des autres seigneurs, et l’anarchie grandissante. Le vide politique résultant de la disparition de
Shamila servait à
Kälkan pour effrayer les peuples. Les anciennes terres si paisibles étaient devenues le cœur de conflits sanguinolents entre des tribus de sauvages, les anciennes légions publicaines se déchirant entre elles, au mépris de la population. Pogroms, viols, rapts, massacres sommaires, se multipliaient.
Kälkan, par son armée, par ses puissants forts, parvenait à empêcher la barbarie d’entrer dans son royaume, protégeant ainsi son peuple. En échange, ce dernier se devait toutefois de travailler dur, voire même de mourir à la tâche, car
Kälkan avait besoin de nombreuses ressources pour entretenir ses troupes. Accessoirement, des orgies somptueuses se déroulaient dans le fort de sa capitale,
Celesta, un nom à l’image du mégalomane tyrannique qui le dirige.
Tandis que les années s’écoulaient, la tyrannie se développait. Après avoir instauré un couvre-feu,
Kälkan s’enfonça dans une paranoïa croissante. Il était persuadé que la révolte grondait, que ses lieutenants étaient comme lui, des traîtres potentiels n’attendant qu’une occasion pour le tuer. Il y eut de nombreuses exécutions, des «
procès » ridicules pour éliminer les soi-disant traîtres.
Kälkan édictait des lois de plus en plus sévères envers le peuple. Être surpris à plus de trois dans la rue équivalait à une séance de coups de fouet pour tout le groupe. Une telle situation ne pouvait éternellement durer. Quelqu’un devait se dresser contre un tel tyran.
Dans le petit village reculé de
Frängus, un homme rêvait de liberté. Cet homme rêvait de ce jour où il pourrait enfin mettre fin à l’existence de l’odieux tyran, un despote qui jugeait et exécutait n’importe qui pour des raisons ridicules. Cet homme devait à jamais changer le destin de ce continent. Il s‘appelait
Légolas, et n’était pour l’heure qu’un simple fermier séparé depuis plusieurs mois de son frère,
Léonidas, qui partageait les mêmes idéaux que lui.
Léonidas s’était enrôlé dans l’armée de
Kälkan, affirmant à
Légolas que le seul moyen de mettre fin à ce despote consistait à entrer dans l’armée, à devenir général, et à le tuer.
Légolas était alors trop jeune, et craignait trop de s’opposer à la toute-puissance de
Kälkan, pour rejoindre son frère.
Léonidas partit tout seul, et participa à un combat sanglant entre l’armée de
Kälkan et un guerrier avide d’or et de sang, le terrible
Attila.
Kälkan perdit ce combat, mais parvint à négocier une trêve. Les coffres royaux furent si vides qu’une nouvelle taxe fut levée. Entre-temps, les survivants de la bataille furent accusés d’être des couards, des traîtres responsables de l’échec de l’armée, et furent tous enfermés dans la prison royale, dans un désert inhospitalier. Quand les parents de
Légolas apprirent la nouvelle, ils réalisèrent qu’on ne pouvait laisser
Kälkan continuer ainsi. Tôt ou tard, la justice devrait être rendue.
Kälkan paierait. Pour eux, leur cher fils était mort. Nul ne s’échappait de la prison royale, mais
Légolas croyait encore que son frère était toujours en vie. Il voulait lui aussi rejoindre l’armée, et peut-être réussir à convaincre
Kälkan du courage et de la loyauté de sa famille. Quand il dévoila son plan à ses parents, son père s’empourpra, et le gifla. Il faillit le battre, mais sa femme sut le calmer. On ne pouvait pactiser avec un dément. Il était temps de se battre.
Dans le petit village de
Frängus, la famille de
Légolas était connue et respectée. Ils étaient certes des fermiers, mais des fermiers riches. Chaque soir, dans des caves, des réunions s’organisaient pour organiser la révolte. Une fois,
Légolas participa à une de ses réunions. Il s’attendait à voir des révolutionnaires rêveurs, des idéalistes prêts à mourir pour la cause, des adolescents furieux rêvant comme lui de liberté. Il déchanta. Tout ce qu’il vit, ce furent des alcooliques, des vieux hommes débonnaires et des jeunes plus occupés à boire et à pelotonner les fesses des femmes qu’à songer à se battre. Finalement, le seigneur local apprit qu’une révolte avait lieu, et parvint aisément à découvrir l’origine.
Légolas revenait d’une longue journée de labeur dans les champs quand les soldats entrèrent dans sa maison. Les soldats n’étaient pas du tout disciplinés. A tour de rôle, ils violèrent et battirent la mère de l’homme, forçant son père à regarder l’odieux spectacle. Quand ils eurent fini leur sinistre labeur, ils laissèrent une femme brisée, autant physiquement que mentalement. La maison fut incendiée, et sa mère mourut dans les flammes. Son père, lui, fut emmené et traîné sur la place publique, pour servir d’exemple. Pendant des jours, on entendit ses hurlements de douleur. Les soldats surveillaient nuit et jour la place, tandis qu’un bourreau brisait os par os le corps de son père. Impuissant,
Légolas ne pouvait que contempler le spectacle. Ses idéaux de liberté avaient laissé place à une froide vengeance, une haine abyssale qui envahissait son âme, le dévorant.
Son père fut abandonné au bord de la route, à la merci des vautours habitant le désert. Sur son cadavre,
Légolas jura de se venger. Il y a un mois, il aurait sans doute versé quelques larmes. Mais il n’avait plus envie de pleurer. Dans les ruines de la maison, il retrouva le sabre de son père. Un trésor de guerre datant de son service militaire. Avec cet arme, il tuerait le seigneur de ce village, puis il tuerait
Kälkan avec.
- Chapitre 02 – L’inextinguible appel de la liberté
Frangüs est libéré. L’assassinat de
Légolas aurait pu échouer. La garde de la ville, privée de chef, s’est demandé quoi faire. Toutefois, la population de la ville s’est ralliée à l’épée de
Légolas. De nombreux soldats ont suivi. Toutefois,
Légolas n’a pas fait preuve de clémence. Les uns après les autres, les soldats accusés d’avoir commis des infamies auprès du peuple ont tous été exécutés.
Kâlkan allait très vite réagir, et
Légolas n’avait plus vraiment de soldats. Plusieurs villageois lui reprochèrent de s’être sentimentalement emporté. Ses purges dans la garde la ville pourraient à long terme entraîner le massacre de la ville.
Légolas leur affirma qu’il ne tolèrerait pas dans son armée de tels criminels. On créait un idéal ou on n’en créait pas.
Légolas pouvait difficilement développer
Frängus, qui était un petit village relativement désertique. Ses parents avaient été les principaux fermiers du village, ce qui leur avait permis de s’enrichir. Ils avaient développé une judicieuse stratégie commerciale en achetant les terres des autres fermiers, ou en s’associant.
Légolas réalisé qu’il avait besoin d’hommes, et qu’il ne les trouverait pas à
Frangüs, mais dans la prison royale de
Kälkan, là où résidait son frère
Léonidas.
Avec les soldats valides,
Légolas se mit en marche. La prison était dans une plaine désertique, un véritable bloc de pierre alimenté par plusieurs villages alentours, et avec une garde permanente.
Légolas et ses hommes enquêtèrent dans les villages alentours. Partout, on trouvait le même sentiment d’impuissance et d’amertume qu’à
Frangüs. Comme les autres, les villageois de ces endroits éloignés rêvaient eux aussi de mettre fin au joug de
Kälkan. Peu à peu,
Légolas constitua un discret réseau entre les villages. Il se renseigna sur la prison, sur les soldats, les prisonniers, et obtint même des plans du site. Mais sa vraie réussite fut de parvenir à corrompre un soldat de la prison, obtenant ainsi des informations plus précises sur les prisonniers, et notamment sur un seul...
Quand il apprit que
Léonidas était encore en vie,
Légolas versa ses premières larmes depuis la mort de ses parents. Il réalisé qu’il était entré dans une spirale infernale, une route de haine qui, à long terme, le mènerait à sa propre perte. Il comprit qu’il avait oublié les conseils de son père, qui, à travers des métaphores commerciales, lui donnait les grandes leçons dans sa vie. Un marchand se devait de savoir dépasser son propre intérêt et d’envisager celui de l’autre. Ce n’est qu’en s’occupant de l’intérêt de l’autre marchand qu’on pouvait réussir à satisfaire le sien.
Légolas avait longtemps réfléchi dans son enfance sur le sens profond de cette anecdote. Il avait fini par en déduire qu’un homme n’était un homme comblé que quand il savait dépasser ses propres envies. Ce n’est qu’ainsi qu’on pouvait combattre ses propres démons. Son père lui disait toujours que la cupidité et l’égoïsme étaient le plus grand ennemi du marchand. Enfin,
Légolas comprit vraiment cette lointaine leçon. Mais la comprendre ne sut faire taire le feu qui animait son âme. Dans tous les villages visités, il avait été témoin de la cruauté sur
Kälkan sur les habitants. Il en avait même fini à en vouloir aux paysans de rester aussi mous. Leur peur les empêchait de se battre, de se conduire comme des hommes. Plusieurs fois,
Légolas s’était décidé à les laisser à leur sort. Si personne ne réagissait, c’est peut-être qu’après tout, ils se satisfaisaient de leur situation.
Mais
Légolas ne pouvait laisser son frère dans cette infâme prison. Le soldat lui disait que c’était un homme courageux, une forte tête qui avait déjà tenté de mener plusieurs révoltes, et s’était retrouvé dans le trou à de nombreuses reprises. Depuis quelques semaines, il s’était toutefois calmé. Les séances de torture quotidienne avaient fini par le casser.
Léonidas était de plus tombé malade. Une récente vague de froid avait provoqué de nombreuses grippes, et, sans guérisseur pour le soigner, il mourrait. Il fallait intervenir d’urgence.
Légolas avait besoin des prisonniers. Il s’était persuadé que le peuple avait juste besoin d’un exemple pour retrouver espoir et prendre les armes. Avec ses hommes,
Légolas assiégerait la prison. Il pouvait aussi compter sur le soutien de son homme de main, qui libérerait à l’occasion quelques prisonniers. Ils pourraient être utiles pour ouvrir les accès de la prison.
Légolas n’avait qu’une petite garnison mal entraînée, sans arme de siège. Contre la puissante garnison protégeant la prison, il n’avait théoriquement aucune chance. Tout reposerait sur ses hommes à l’intérieur de la prison.