Une bien fière allure. Plantée au sommet d’une falaise, contemplant les nombreux soldats massés au pied de la pente. La simple évocation de son nom suffisait à transformer le plus courageux des hommes en un misérable couard. L’immense troupe de guerriers levait la tête pour regarder cette silhouette. Tous la craignaient et la respectaient. Oui, Rhachelle était la hache la plus redoutée du monde entier.
Elle avait un long manche en ébène et une tête à double tranchant forgée dans l’acier le plus résistant qui soit. Affutée tel un rasoir, elle était capable de couper un cheveu en deux… Dans le sens de la longueur bien sur.
Le concepteur de cette œuvre d’art n’était nul autre que Barbarius, l’Empereur du Néant, alias le Barbare, alias le Banquier, alias le fléau des peuples libres. C’était un homme mesurant deux mètres de haut et pesant 120 kilos… De muscle bien sur ! les siens longs cheveux sombres poisseux tombaient en cascade sur les siens épaules. Les dix haches accrochées à sa ceinture en disaient long sur sa manière de régler les « petits problèmes quotidiens ».
Pour l’heure, ce « problème quotidien » était Mickions, alias l’Ingénieux, alias le gros. Il avait par le passé menait une brillante rébellion pour guider le peuple vers la liberté. Disposant d’un charisme indiscutable, d’une ingéniosité inégalable et d’une mèche de cheveux ridicule sur le dessus du crâne, Mickions était devenu la plus grosse obsession de Barbarius. Celui-ci jura de trancher la tête du traitre avec Rhachelle.
C’est d’ailleurs la raison de sa présence sur cette falaise. Sachant que Mickions et les siens confrères Lumineux emprunteraient cette route pour participer à un conclave, le puissant Barbarius avait mené son armée afin de préparer une embuscade. Il avait trouvé l’endroit parfait. Un canyon par lequel il pouvait bloquer l’armée. Au bout de ce canyon se tenait un petit village que Barbarius avait prit le soin d’annexer.
Contemplant l’horizon et cherchant à peaufiner son plan, Barbarius se frotta le menton avec la main gauche, la droite restant pausée sur l’intimidante Rhachelle.
Un homme vint se positionner à côté du barbare. Il se nommait Attila, alias le cavalier de la mort, alias le conquérant, alias le collecteur d’impôt, alias l’autre enfoiré qui a piqué ma bourse. Il mesurait une tête de moins que le barbare. Il portait une armure de cuir sombre, ceci afin de chevaucher rapidement lors de les siens nombreux raids. Il posa les siens yeux sombres sur le visage de son compatriote.
Attila : Il arrive quand le traitre ?
Barbarius : Bientôt… Et je serai là !
_ Ouais bientôt, mais bientôt genre tout de suite, ou bientôt genre ce soir, ou bientôt genre on sait pas vraiment quand ?
Un troisième personnage s’approcha des deux empereurs, s’arrêta juste derrière eux et lâcha :
_ Ouais ouais !
Barbarius leva les yeux au ciel. Le brave chevalier Darthsuprême, plus connu sous le nom de Darthy, avait le don de l’énerver.
Attila : Il arrivera bientôt, un point c’est tout.
Darthy : Ouais mais admettons qu’on se base sur une hypothétique arrivée des ennemis pendant la soirée, est-ce que…
Attila : Oh, sur une quoi ?
Darthy : Une hypothétique arrivée.
Attila : Tu connais ce mot « hypothétique » ?
Darthy : Ouais ouais !
Attila : Développe un peu, qu’est-ce que ça veut dire pour toi hypothétique ?
Darthy : Bon, c’est quand on vent sa maison pour des sous pendant un certain temps et…
Attila : Non, carrément pas non. Allez dégage ! La prochaine utilise des mots que tu connais pour parler !
Darthy baissa la tête déçu et tourna les talons.
Attila : Il m’énerve celui là !
Barbarius : Rappelle-moi, pourquoi il est chevalier celui là ?
Attila : Ben parce que tu l’as adoubé.
Barbarius : Non, c’est pas moi. J’adoube personne, moi !
Attila : Moi non plus ! Ca se trouve, ça fait des années qu’il est là sans être invité, des années qu’il nous prend pour des cons !
Barbarius : Faudra vérifier, hein Rhachelle ?
Il caressa le manche de sa hache favorite avec beaucoup d’amour. L’affection qu’il portait à cette arme dépassait l’imaginable. Il faut dire qu’il avait vécu des centaines de batailles avec, et des milliers de décapitation.
Attila : Et au fait, pourquoi tu n’adoubes personne ?
Barbarius : Parce que pour adouber les gens faut donner des petits coups d’épée.
Attila : Et ?
Barbarius : Et les épées c’est pour les gonzesses.
Attila haussa les yeux. Il avait oublié le mépris de son ami pour les épées.
Attila : Et pourquoi ne pas utiliser une hache ?
Barbarius : J’ai essayé… Mais à chaque fois, je tape trop fort, j’arrive pas à doser. Après avoir foiré une trentaine d’adoubements comme ça, j’ai décidé d’arrêter.
Darthy : Hé !
Le chevalier était revenu, arborant son éternel sourire crétin. Ce sourire qui avait le don d’énerver tous les siens interlocuteurs.
Barbarius : On t’a dit de dégager !
Darthy : Ouais ouais ! Mais en fait les mecs en bas, ils demandent : à quoi ressemble Mickions ?
Les yeux de Barbarius firent trois tours leur orbite. Une veine se mit à battre dangereusement sur sa temple. Sa main se serra sur le manche de Rhachelle jusqu’à faire blanchir les jointures de les siens doigts.
Barbarius : JE VAIS LE T…
Il sauta sur Darthy et tout deux tombèrent à la renverse. Barbarius colla les siens mains sur la gorge de sa victime et se mit à le secouer. Même dans cette situation, le chevalier continuait d’afficher son sourire idiot… Ce qui énerva encore plus le barbare, qui serra encore plus fort.
Attila avait sortit une bourse de sa poche et la secoua pour entendre le bruit des pièces d’or qui s’entrechoquent. Après avoir passé deux bonnes minutes à écouter ce son agréable, il rangea soigneusement sa bourse. Il regarda ensuite Barbarius toujours occupé à étrangler Darthy.
Barbarius : Mais pourquoi il meurt pas celui-là ?
Attila : Il y a un proverbe qui dit « les meilleurs s’en vont les premiers » mais il en existe un autre « les casses-couilles resteront les derniers. » C’est surement pour ça.
Barbarius finit par relâcher son étreinte et se releva. Il souleva ensuite Darthy par le col et approcha son visage à quelques centimètres du sien. Le chevalier avait les pieds suspendus à dix centimètres au dessus du sol… Oui Barbarius est grand vous vous rappelez ?
Barbarius : Écoutes-moi bien le comique ! Si tu prononces encore une seule fois ce nom, je te balance du haut de cette falaise, c’est clair ?
Darthy : Ouais ouais, d’accord ! On fait un contrat.
Barbarius : Je peux avoir confiance en toi ?
Darthy : Oui, avec Darthy, on fait des contrats de confiance !
/ !\ Tous ceux qui ont remarqué la tentative désespérée de l’auteur pour faire un jeu de mot pourri gagne une salopette de Super Mario à la couleur des Lus, c'est-à-dire en rouge et bleu ! / !\
Barbarius reposa le chevalier au sol et grogna. les siens muscles se détendirent lentement. Darthy, toujours souriant, donna des petits coups sur sa tenue pour retirer la poussière.
Attila : Et pourquoi tu souris tout le temps déjà ?
Darthy : C’était mon père qui me disait tout le temps fils d’abruti, et moi ça me faisait marrer. Et maintenant j’ai une crampe et j’arrive plus à…
Attila : Ah oui c’est vrai ! Complètement débile…
Darthy : Au fait, c’est quoi le nom que je ne dois pas prononcer ? « Mickions » c’est ça ?
Les soldats du Néant occupés à transporter les armes à travers le canyon furent surpris de voir le chevalier Darthy piquer une tête du haut de la falaise et se fracasser violemment sur le sol. Certains pensent qu’il a trébuché, d’autres qu’il s’est pris pour un homme-pigeon. Personne n’avait vu que Barbarius se frottait les mains avec un air satisfait.
Barbarius : Je me souviens pourquoi il est avec nous depuis des années sans être adoubé, c’est parce que j’aime bien le taper.
Attila : Ah oui c’est vrai, c’était ça.
Barbarius : En plus il sait même pas qu’hypothétique c’est le mec qui s’occupe de récupéré des plantes médicinales.
Barbarius partit, laissant derrière lui un Attila complètement étonné. Celui-ci mit quelques secondes avant de se remettre de sa surprise.
Attila : Bah non, hypothétique c’est quand on arrive plus à régler sa température interne.
/ !\ Tous ceux qui ont comprit que le mot auquel pense Attila est « Hypothermie » gagne un maillot du PSG aux couleurs des Lus , c'est-à-dire en rouge et bleu ! / !\
/ !\ Tous ceux qui ont remarqué que l’auteur tente désespéramment de mettre un peu d’humour dans le texte avec des jeux de mots complètement ratés gagnent un T-shirt de couleur… Verte ! Oui de couleur verte, parfaitement. Pourquoi vous êtes surpris? / !\
Il est temps de laisser derrière nous le terrifiant barbare. Mais avant de retrouver les Lus pour connaitre la suite de leur incroyable épopée, nous allons faire quelque chose qui nous a été beaucoup demandée. En effet, après avoir reçu au total 28 messages privés de la part des membres, l’auteur du texte, Mickions, accepte d’être interviewé et va répondre aux questions qui lui sont souvent posées. C’est pourquoi nous nous retrouvons le plateau de Stronghold French Heaven pour cette soirée « excLUsivité »Je laisse la main à Blutch, notre envoyé spécial.
Blutch : oui bonjour à tous, aujourd’hui nous sommes honoré d’accepter Mickions, écrivain légendaire, réputé dans le monde entier pour les siens œuvres dramatiques telle que « Ribery sans Zahia » ou bien « Un plus trois égal casse-tête chinois ». Monsieur Mickions, bonsoir !
Mickions : Bonsoir Blutch, bonsoir !
Blutch : Alors Mickions, première question qui revient très régulièrement : où trouvez-vous toutes ces idées pour écrire cette aventure ?
Mickions : Ah vous me demandez d’où vient mon talent débordant, comment je suis capable d’être si imaginatif et créatif, quel est le secret qui me permet d’accomplir un travail aussi merveilleux ?
Blutch : Non, je demande juste vos inspirations…
Mickions : Ah, et bien en fait je fais une inspiration avant une expiration.
/ !\ Tous ceux qui n’ont pas rigolé à ce mauvais jeu de mot gagnent un drapeau de l’UMP. Drapeau qui est de couleur rouge et bleu bien sur ! / !\
Blutch : Alors, autre question qui revient régulièrement, comment expliquez le grand succès de la campagne LU ? De nombreuses personnes ont créé des campagnes sur Stronghold sans pour autant provoquer le même engouement !
Mickions : En réalité, je pense que lorsque l’on aime ce que l’ont fait et que l’on travaille sérieusement, on obtient forcément un résultat.
Blutch : Pourquoi la première mission de la campagne est-elle la moins bien notée de toutes ? (question de Barbarius)
Mickions : Lors de la première mission, nous n’avions pas trouvé notre style définitif. Bien que Falkord s’était déjà bâtit une réputation de maitre mappeur, mon talent était encore à prouver. Le public ne connaissait rien de moi. Par la suite, nous avons trouvé notre style pour faire de l’aventure LU quelque chose de complètement inédit. Notre but est de repousser les limites de Stronghold Crusader à chaque partie.
Blutch : Pourquoi est-ce que j’ai encore été banni du chat ? (Sir Lancer)
Mickions : Oh je ne m’en souviens plus, ça remonte à longtemps ! J’ai besoin d’une raison pour bannir ? Je suis modérateur général je vous rappel !
Blutch : Le personnage d’Iro fait preuve d’un crétinisme inégalable ! Comment avez-vous eu l’idée de ce personnage ? (JC Van Damme)
Mickions : Quel personnage ? Tous ce que je raconte sur Iro est vrai ! Comme sur tous les personnages d’ailleurs, Falkord et moi avons des problèmes de poids, Vovvy est un quintuple schizophrène, etc…
Blutch : Dans l’épisode précédent, il est possible de voir Magouz et Abrucile coucher ensemble. Est-ce que vous allez prolonger l’aventure RPG pour permettre au joueur d’assister à une scène de type pornographique ? (Dominique Strauss Kahn)
Mickions : Non, j’ai trop peur du fouet de Magouz pour faire ça.
Blutch : Est-ce vrai que votre expression favorite est « on va leur dilater le trou de balle » ? (Falkord)
Mickions : Je passe ! Question suivante !
Blucth : Falkord semble trouver des bugs pour tout sur Crusader, est-ce qu’il faut s’attendre à d’autres surprises du même genre ? (Gryfon)
Mickions : Oui, d’ailleurs je vous conseille de vous procurer des lunettes 3D. En modifiant les fichiers du jeu, Falkord a appliqué la technologie de la troisième dimension à Stronghold Crusader. (Note : cette affirmation sera démentie par Falkord 24 heures plus tard.)
Blutch : Dernière question, quelle est le but de cette fausse interview ? Vous faire de la pub ? Donner l’impression d’être puissant ?
Mickions : Mais… Je…
Blutch : Non parce, tout le monde à comprit que c’était une fausse interview. Qu’est-ce qu’on en a à cirer ? Nous ce qu’ont veut c’est lire la suite de l’histoire !
Mickions : Mais enfin…
Blutch : Sur ce, nous rendons l’antenne !C’est ainsi que nous retournons voir les LU, embarqués sur les bateaux Phoenix en train de livrer une terrible bataille navale. Antora, sous sa forme de fantôme planait au dessus de la scène et rédigeait sur les siens parchemins, avec un air médusé, une description très personnelle de la bataille qui se déroulait sous les siens yeux.
« Je me demande pourquoi je note tout ça. Cette tâche me semblait si glorieuse au début. J’ai tout d’abord cru à une mauvaise blague, une plaisanterie de mauvais goût. Et finalement j’ai dû me rendre l’évidence : tout ceci n’était que la triste réalité. J’aurai tant préféré rester dans l’ignorance, rester un sombre idiot souriant à l’entente des faux exploits de Mickions et Falkord.
Mais un vieux dicton dit que « ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire » Si tel est le cas, tout n’est pas perdu pour la légende de ces deux compères. Allez, je vais modifier l’histoire. Commençons par cette bataille ! Changeons légèrement les faits pour qu’elle devienne épique et qu’elle mette nos deux empereurs lumineux en valeur.
Alors voyons voir… Iro tente de tirer avec une des balistes du navire impérial. Il vise et… Tire en plein dans la voile de son bateau ! Bien entendu ! Bon, ce n’est pas grave. Qu’est-ce qui se passe d’autre ? Tiens un drakkar viking tente d’aborder le navire de l’impératrice par la droite. Ils préparent les grappins et… Non ils ont oublié de freiner, ils ont lancé les grappins dans le vide. Bon ce n’est pas grave. Bon alors, Hector se bat toujours avec l’impératrice pour savoir qui commande. Rien d’intéressant. Ah, il semble que Falkord se soit emparé du tambour pour donner la cadence aux marins…. Oui seulement il ne sait pas qu’il faut taper en rythme, il improvise un solo de batterie. Mickions… Il est en train de s’en piffrer avec la corne d’abondance. C’est la guerre mais pas de soucis, il casse la graine ! Alors, est-ce qu’il y en a un pour racheter les autres ? Tiens Cowcow l’assassin, ah oui c’est vrai qu’il a peur des poissons lui. Il s’est planqué tout en haut du mât. Ah, l’illusionniste lance un sort… Mais… Il provoque un sort de raz-de-marais ! Non d’un biscuit, il est complètement crétin ou quoi ? Tous les navires vont… Oh mon dieu ! Et c’est pas une petite vague. Je n’ai jamais vu un truc pareil ! Elle arrive droit sur les navires ! Et… Oh punaise ! Y au moins dix bateaux qui se sont retournés, dont quatre qui appartenaient au Phoenix ! C’est dommage, pour une fois qu’il réussissait un sort… Tiens, Iro tire de nouveau et cette fois-ci il touche… Le mât de son navire ! Bah voyons ! Et mais… Le mât tombe ! Et Cowcow est perché en haut ! Et pouf le voilà à la flotte ! Lui qui avait peur des poissons, le voilà servit ! Est-ce que Mickions va réagir ? Ah oui ! Il a bougé, incroyable ! Il profite de ce puissant raz-de-marais pour passer à l’abordage d’un navire teuton ! Il ne trouve pas de grappin. Il cherche autour de lui… Et… Il s’empare du canne à pêche pour tenter de passer de l’autre côté. C’est officiel, son ingéniosité va causer sa perte… Il s’élance, la ficelle lâche et le voilà qui tombe à l’eau aussi. Et en plus c’est lui qui avait la corne d’abondance ! L’objet de la Lumière qui finit dans l’océan ! Mais c’est pas vrai ! Bon je vais m’approcher, voir ce qu’il se passe… »
C’est ainsi qu’Antora rangea sa plume et vola en direction du navire de l’impératrice Titia, toujours occupée à se battre avec Hector. Galic se tenait au côté d’Iro qui était occupé à retirer son armure.
Galic : Tenez bon ! On va vous sauver !
Mickions : Faites vite ! Il y a des requins !
Cowcow : On s’en fout des requins ! C’est remplit de poissons ! C’est vachement dangereux un poisson ! Ca peut vous f…
Galic : Oui oui ça va ça va ! Et la corne d’abondance ? Elle est où ?
Mickions : Elle coule, lance un sort pour la faire remonter !
Galic : On dit « s’il vous plait » ! J’suis pas votre boniche !
Falkord arriva en courant.
Falkord : Dîtes, vous avez pas vu mon épée ? Je la tenais dans ma main et pis elle disparu !
Galic : C’est pas ce truc qui coule là !
Falkord : Ah si merde ! Faut que je la récupère !
Iro parvint enfin à retirer la lourde plaque d’acier qui lui servait d’armure et se prépara à sauter.
Iro : Je vais les chercher !
Il joint les siens deux mains vers l’avant et se propulsa avec les siens pieds. Il s’envola avec grâce dans les airs et disparu sous la surface de l’eau. Un plongeon absolument remarquable. Sa tête réapparut à la surface de l’eau juste à côté de Mickions auquel il s’agrippa.
Mickions : Hé mais qu’est-ce que tu fais ?
Iro : J’avais oublié… Je ne sais pas nager !
Falkord : Mon Dieu, ils sont perdus !
Mais comment les LUs vont-ils se sortir de ce pétrin ?
C’est ainsi que nous retournons sur le plateau de Stronghold French Heaven, où votre commentateur préféré, Blutch, va vous décortiquer cette scène spectaculaire de l’aventure LU.
Blutch : Et oui les Lus. Les Lus sont, pour beaucoup de personnes, des passionnés de multijoueur, des usines à blagues nulles. Mais se sont également les personnes à l’origine de cette fameuse campagne qui fait un tabac. Entre les cartes à l’équilibrage parfait, le mapping absolument spectaculaire et l’histoire pleine de rebondissements, la recette LU a tout pour s’imposer comme la meilleure campagne jamais créée sur Stronghold Crusader. Notez au passage que les auteurs de ce texte font preuve d’une modestie exemplaire.
Mais maintenant, j’aimerai vous parler en détail de cette scène sur les bateaux. Mickions et Cowcow qui finissent d’une manière stupide à l’eau, ceci pour justifier le côté humoristique de la série, permet aux scénaristes de faire penser que tout espoir est perdu. Nous nous retrouvons donc dans une situation classique des productions hollywoodiennes, le héros finit toujours par toucher le fond et le lecteur, désespéramment crédule, veut savoir comment les gentils vont s’en sortir ?
Mais cette scène nous fait hélas penser au deuxième opus de cette campagne : la forteresse d’Irenia. (Pour les personnes qui ne connaissent pas cette partie de l’histoire, nous vous invitons ardemment à vous la procurer et à la partager sur Facebook.) Rappelez-vous, Falkord finit par se noyer dans les rues d’un village inondé. les siens amis décident alors de le repêcher à l’aide d’une canne à pêche, d’un hameçon et d’un ver de terre. Outre pour apporter une touche d’humour absolument crétine, cette scène sert simplement à justifier la présence d’eau dans le village. Mais alors nous nous posons la question ? Pourquoi le village dans la partie II était-il inondé ? La réponse est en réalité très simple : Falkord le directeur artistique de la campagne a soudainement décidé de mettre de l’eau partout et a crié « si nous n’êtes pas content je vous emmerde ! » Et donc Mickions a rédigé cette scène à la hâte afin de donner un lien entre l’histoire et la carte. Mais ne nous éloignons pas du sujet, donc nous nous retrouvons avec une nouvelle noyade. Et le spectateur simple d’esprit pense que tout est perdu. Et pourtant un retournement de situation va permettre aux Lus de s’en sortir indemne. En toute logique, nous voyons déjà la solution : les Lus vont utiliser une canne à pêche pour échapper à la noyade. Regardons donc la suite de l’histoire. Iro s’accrochait désespéramment à Mickions pour éviter de couler. Ce dernier avait d’énormes difficultés à maintenir sa tête or de l’eau. Cowcow parvenait à ne pas couler en battant frénétiquement des bras. Falkord et Galic cherchèrent autour d’eux un objet quelconque qui pourrait empêcher à leurs camarades de connaître un funeste sort.
Falkord : Je sais comment les sauver, nous allons utiliser une canne à pêche, c’est avec cet objet que j’ai échappé à la noyade.
Galic : Impossible, Mickions l’a brisée en voulant passer à l’abordage !
C’est ainsi que nous retrouvons Blutch pour analyser cette scène.
Blutch : Et oui, chers téléspectateurs, le scénariste en chef Mickions nous a bluffés. Souvenez-vous, Mickions a hélas tenté de passer à l’abordage avec une canne à pêche, la brisant avec son poids faramineux. Ce qui nous amène finalement à une subtile morale : la surcharge pondérale peut être fatale ! Et oui, ceux qui savent lire entre les lignes comprendront donc le message laissé par l’auteur. Hélas, rappelons qu’il s’agit ici d’une comédie crétine et donc, l’enfant qui lira l’histoire ne comprendra pas le message et voudra devenir obèse comme son idole.
L’art d’écrire une histoire est hélas bien compliqué et rédiger une œuvre parfaite est hélas impossible.
Et donc maintenant les héros sont dans une impasse. Encore une fois, le lecteur crédule croira les siens héros préférés perdus à tout jamais. Mais si nous possédons un minimum de jugeote, nous savons que les gentils ne meurent jamais dans ces histoires enfantines et donc que les héros vont échapper à cette terrible noyade. Vous pouvez donc reprendre votre sourire niais et lire la suite de l’histoire. Mickions : Dépêchez-vous de nous sortir de là, c’est qu’il est lourd l’oiseau !
Iro : Je veux pas me noyer merde !
Cowcow : Oh mon Dieu ! Un poisson m’a frôlé la jambe, c’est horrible !
Cowcow grimpa sur les épaules de Mickions pour rester hors de porté de l’eau. Son Altesse Ingénieux, la tête coincée sous l’eau et écrasée par le poids d’Iro et de Cowcow, battait frénétiquement des jambes pour remonter à la surface.
Blutch : Donc là, nous pouvons noter une situation parfaitement ridicule. Elle aurait pu être comique, s’il s’agissait d’un film ou d’une bande dessinée. Malheureusement, retranscrire un gag visuel à l’écrit avec un style littéraire très pauvre rend ce passage ennuyeux. Mickions vient de l’apprendre à les siens dépends.
Falkord : Mais Galic bon dieu, lance un sort !
Galic : Mais quoi comme sort ?
Falkord : Ben pour les faire remonter !
Galic : Ah non, je ne pratique pas la télépathie. La télépathie c’est ringard !
Blutch : Ceux qui connaissent la série HeroCorp pourront noter le petit clin d’œil de l’auteur. D’ailleurs n’hésitez pas à la regarder, ça vaut le détour.
Galic : Bon je vais tenter quelque chose.
Galic ferma les siens yeux et se mit à dessiner des cercles devant lui avec les siens bras, le visage plissé par la concentration. L’eau se mit à s’agiter. Un énorme mur bleu commença à se former à l’horizon.
Blutch : Et oui, l’illusionniste va encore déclencher un raz-de-marrais. Ca fait un petit peu doublon mais ça reste très apprécié. Surtout si, comme moi, vous êtes un sadique, vous allez adorer voir les trois abrutis se faire submerger par cette énorme vague.
L’immense vague se rapprochait dangereusement du navire impériale. Pour l’occasion, Dame Titia et Hector cessèrent de se disputer pour savoir qui allait diriger le navire et se rapprochèrent de la rambarde.
Hector : Par les 2000 poils de la barbe du capitaine Crochet, ça c’est de la vague !
Falkord : Mais qu’est-ce que tu as fait crétin ?
Galic figea les siens bras et ouvrit les yeux. Il regarda Falkord avec étonnement.
Galic : Hein ?
Falkord : Pourquoi tu as déclenché un raz-de-marrais ?
Galic : Mais j’ai rien déclenché du tout. Je faisais semblant pour que ces trois-là se sentent rassurés le temps que tu ailles chercher une corde ! Et puis où est-ce que tu vois un raz-d…. Oh la vache !
Les yeux de l’homme à la barbe blanche manquèrent de quitter leurs orbites lorsqu’ils se posèrent sur l’énorme mur d’eau.
Galic : Elle est immense, plus grosse que celle de toute à l’heure ! Elle ne vient pas de moi.
L’énorme vague, devant atteindre les 23 mètres de haut avançait droit vers les siens victimes. Les premiers bateaux encaissèrent durement le choc et plusieurs se retournèrent.
Iro regarda arriver le jugement dernier avec une bouche grande ouverte.
L’apocalypse se déclencha. Les trois noyés furent soulevés avec une force inégalable. Par réflexe, ils s’attrapèrent par la main. Ils furent secoués dans tous les sens, perdant complètement le Nord. D’un autre côté, les trois hommes n’avaient jamais compris le fonctionnement des quatre points cardinaux.
Les trois noyés se retrouvèrent sous l’eau, propulsé à une très grande vitesse dans les ténèbres marins. Mickions finit par ouvrir les yeux. Tout autour de lui n’était que bleu marine. Incapable de savoir dans quelle direction était la surface. Bougeant lentement pour économiser le peu d’oxygène qui lui restait dans les poumons, il regarda dans tous les sens pour trouver un indice qui lui permettrait de gagner la surface.
Les deux autres l’imitèrent jusqu’à ce qu’Iro se mettent à s’agiter dans tous les sens. Mickions tourna la tête pour voir la source de son excitation. Il écarquilla les yeux lorsqu’il vit un requin blanc avancer vers eux. L’énorme bête ouvrit grand sa gueule, dévoilant plusieurs rangées de dents affutées comme des rasoirs.
Cowcow tira Mickions dans son dos et pointa du doigt dans une direction opposée pour montrer qu’un poisson s’approchait dans leurs dos. Mickions désigna le requin pour faire comprendre à l’assassin qu’il y avait un danger beaucoup plus inquiétant. Celui-ci haussa des épaules et redésigna le poisson pour faire comprendre qu’à son sens, le poisson était beaucoup trop dangereux.
Iro dégaina lentement son épée et la tendit vers l’avant. Mickions attrapa les siens deux compagnons par les chevilles et les tira vers le bas. Le requin passa juste au dessus de leur tête et goba le poisson qui effrayait Cowcow. Iro leva son bras et planta son épée dans la chair du requin. Grave erreur, n’oublions que ces créatures sont attirées par le sang, et que donc, les congénères du monstre vont rappliquer en quelques minutes.
Le manque d’oxygène se faisait sentir et Mickions était quasiment incapable de bouger. Sa mort ne faisait plus aucun doute.
Blutch : Et oui, donc je vous rappelle : il y a toujours un moment dans l’histoire où les héros touchent le fond. Nous y sommes, c’est donc maintenant qu’il va y avoir un retournement de situation.
La vue de Mickions se brouillait. Sa dernière heure avait sonné. Que la Lumière puisse lui pardonner d’avoir échoué. Lui qui souhaitait ardemment libérer les peuples des tyrans et apporter la paix à l’humanité allait finir noyé. Une fin si peu glorieuse. Attristé de devoir quitter ce monde si tôt, et surtout avant d’avoir pu accomplir sa tâche, Mickions baissa les yeux.
Blutch : Oui bon, comme je le disais tantôt, il va y avoir un retournement de situation. Seulement, les auteurs ne peuvent s’empêcher de broder et de faire du remplissage. Là, on nous rappelle que Mickions était un garçon gentil, qu’il voulait faire le bien dans sa vie. C’est une tentative désespérée d’arracher une larme au lecteur. Cela fonctionnera hélas que chez les enfants en bas âge… Et encore, vu la jeunesse de nos jours, c’est peu probable. Quelque chose ranima la flamme en Mickions. Une petite Lumière semblait émaner d’un petit objet, deux mètres sous les siens pieds. D’où est-ce qu’il sortait ? Mickions ne l’avait pas vu il y a deux minutes.
Saisissant sa dernière chance, Mickions tira de nouveau sur les chevilles de les siens braves pour les inciter à descendre. Il tendit ensuite un bras et s’empara de cette mystérieuse source de Lumière. Aussitôt ils furent happés vers le fond, descendant encore plus bas dans les profondeurs à une vitesse spectaculaire.
Pendant ce temps, Falkord, Galic, Titia, Hector et Vald se relevaient péniblement. La vague était passée sur le bateau, manquant de peu de le renverser, avant de continuer sa route. Ils s’étaient accrochés comme ils le pouvaient pour ne pas être emporté par cette immense montagne d’eau.
Titia s’approcha de la rambarde et contempla ce qui était il y a deux minutes le théâtre d’une bataille navale. Il ne restait plus rien. Seul le grand navire impérial avait résisté. Les autres avaient été retournés ou emportés par l’immense vague. On voyait flotter ici et là des bouts de planches ou des cadavres.
Galic se releva et entreprit d’essorer sa barbe blanche.
Galic : On a frôlé la catastrophe !
Un flot d’eau s’échappa de sa barbe lorsqu’il la serra très fort.
Titia : Ils sont tous…
Hector : Par les miches de Jack Sparrow, ça c’est d’la vague où j’mis connais pas !
Titia : 2000 braves soldats… Tous morts…
Falkord : J’ai peur que notre réserve de pain ait prit l’humidité.
Titia : Comment est-ce possible ?
Vald : Hé, c’est à qui la main qui traine par terre ?
Titia : VOUS ETES DES MONSTRES !
L’impératrice se retourna furieuse vers les quatre hommes.
Titia : Des centaines de soldats ont donné leur vie pour vous protéger !
Falkord : Oui bah, c’est la guerre. Au bout d’un moment !
Titia : JE VOUS DETESTE !
L’impératrice enfouit son visage dans les siens mains et courra se réfugier dans sa cabine.
Falkord : Bah, j’ai dis une connerie ?
Hector vint lui poser une main sur l’épaule.
Hector : Tu sais le jeune, les femmes et la piraterie ça fait deux. Faut pas emmener de femmes à bord. Ca passe son temps à chialer et en plus ça râle quand on les amène sur la planche.
Vald : Hé ici, il reste un bout de pied clouait au plancher. Vous savez à qui c’est ?
Hector : Bon, c’est pas tout ça mais on a plein de navire échoués qui ne demandent qu’à être pillé et plein de survivants à égorger ! Vous êtes prêts ?
Arrêtons ici l’histoire et retournons sur le plateau de Stronghold French Heaven pour retrouver votre présentateur préféré, Blutch, qui va vous détailler plus en détail la scène que vous venez de lire.
Blutch : Et oui chers téléspectateurs, nous venons d’assister à une scène endiablée. Avec un raz-de-marrais qui sert surtout à justifier le côté blockbuster de la série, un combat sous-marin des plus pathétiques, un suspens pourri sur la survie des trois noyés et un court dialogue se terminant par une touche d’humour extrêmement noire, cette scène des Lus permet à l’histoire de faire un bond en avant.
Le raz-de-marrais, plus gros que l’ancien… Oui plus gros, s’il avait été plus petit, personne n’aurait été impressionné. Cette catastrophe naturelle sortit de nulle part sert à rappeler que l’épopée LU met l’accent sur les batailles sanglantes et les effets spéciaux spectaculaires. Oui, l’aventure LU enchaine sans cesse les affrontements épiques afin d’épater le spectateur. Seul problème : il s’agit d’une histoire écrite, pas d’un film sur grand écran. Ainsi donc, la scène ne produit pas l’engouement escompté. Parlons un peu plus en détail de ce combat sous-marin qui se boucle en quelques secondes. Mickions qui tire les siens amis par les chevilles et Iro qui tend son bras vers l’avant pour blesser le monstre. Une scène d’action qui ne fera pas date dans l’histoire du cinéma… Ou du roman… Ou de l’écriture d’amateur… Enfin peu importe.
Mickions et les siens amis se retrouvent happés vers le fond après s’être emparé d’un étrange objet émanant de la Lumière. Il n’est guère difficile de deviner de quel objet il s’agit. Souvenez-vous, lors de la noyade de l’homme qui se prétend ingénieux, l’objet Lumineux a coulé au fond de l’océan.
Qui dit objet lumineux dis donc « lumière », c’est pour ça qu’une lueur s’échappait de l’objet. C’est donc avec une imagination limitée que les scénaristes offrent la porte de sortie aux trois personnages. Mais, ils ont décidé de s’enfoncer encore plus en coupant la scène pour nous faire découvrir les rescapés de la surface, ceci afin de prolonger le suspens sur l’hypothétique survie de Mickions. Oui j’ai employé le mot « hypothétique ». Souvenez-vous, au tout début de cette aventure, les personnages du Néant ont enchainé les jeux de mots plus que moyens. Alors que tout le monde sait que « hypothétique » signifie « le côté le plus grand d’un triangle rectangle ». Non, je plaisantais. Cessons donc le hors sujet et concentrons-nous sur cette joute-verbale qui a eu lieu à la surface. Après nous avoir donné une ambiance post-apocalyptique des plus déplorables, l’auteur finit avec un humour très sadique. Nous remarquerons l’intervention de Vald. Personnage qui est apparu au cours de la partie V. Personnage qui est d’ailleurs nettement mis en retrait. Peut être nous garde-t-il une surprise pour la suite ? Ou alors les scénaristes ont complètement oublié ce personnage à l’utilité limitée ? Bonne question.
Nous remarquons également la regrettable absence d’Antora. Personnage souvent cité dans le début de l’aventure qui se fait de plus en plus discret. Il est d’ailleurs complètement passé à la trappe dans la partie V où le scénario est écrit sous forme de RPG… Bien que l’histoire reste en fin de compte très linéaire.
Mais maintenant, le pseudo suspens a assez duré et il est temps de retrouver les « miraculés. »
Mickions ouvrit lentement les yeux. Il étendu sur un sol bien dur. Il tâta légèrement avec sa main gauche pour découvrir que c’était de la pierre recouverte de mousse. Il se redressa péniblement et s’assit. Cowcow et Iro étaient toujours inconscients. Mickions leva les yeux pour regarder autour de lui. Il était comme…. Prit dans une grande bulle d’air. Il voyait l’eau qui passait tout autour de lui mais elle ne pouvait s’approcher. C’était comme si l’océan et lui étaient séparés par un immense globe de verre. Devant lui se dressait une immense statue de pierre représentant une déesse qui lui était totalement inconnu.
Réalisant qu’il serrait toujours la corne dans sa main droite, Mickions fouilla à l’intérieur pour en sortir quelque chose.
Mickions : Fichtre alors !
Il extirpa un jambonneau de la corne et commença à le mâchouiller. Tout ceci lui avait donné faim. Il contempla avec des yeux ronds la statue tout en continuant de dévorer bêtement son morceau de charcuterie.
Sans doute animé par l’odeur de la nourriture, Iro commença également à remuer. les siens paupières se levèrent lentement et les siens yeux vinrent se poser sur le jambonneau déjà bien entamé par Mickions.
Iro : Fais pas l’radin, lâche un bout !
Mickions donna le reste de morceau à Iro et en tira un nouveau pour le dévorer. Indifférent au corps de Cowcow étalé sur le sol juste à côté d’eux. Les deux hommes mangèrent leur charcuterie sans discuter tout en contemplant la statue dressée en face d’eux.
Ils ne savaient pas ce qu’elle avait de si envoûtant mais ce qui était sur c’est qu’ils ne pouvaient bouger les yeux. Elle avait l’apparence d’une jeune femme aux formes généreuses, sa poitrine était à peine dissimulée par tunique qui, par sa courte taille, ne devait pas bien protéger du froid.
Après cinq minutes, Iro parvint enfin à articuler quelques mots.
Iro : C’est parce qu’elle est à moitié nue qu’on la regarde comme ça ou bien ?
Mickions : Humm…
Iro : Non parce que les femmes c’est pas trop mon truc.
Mickions : Hmm….
Iro : J’dis pas que je préfère les hommes mais j’ai jamais su y faire avec les nanas. C’est un peu comme mon chat que j’avais quand j’étais petit. Il était capable d’attraper un oiseau en vol. Il se plaçait sur le toit d’une maison, il guettait les oiseaux et dés qu’il y en avait un qui passait à sa portée, paf il sautait et l’attrapait, trop balèze ! Mais après il a vieillit et il a commencé à perdre la vue. Après il sautait dans le vide. Il s’est cassé quatre fois une patte par un saut trop optimiste. Puis un jour il a confondu un chien avec un oiseau et il est mort. Enfin voilà, du coup moi et les femmes ça fait deux.
Mickions : Pourquoi est-ce qu’elle est à moitié habillée ?
Iro : On dit à moitié-nue.
Mickions : Non, habillée !
Iro : Non, nue !
Mickions : T’en penses quoi Cowcow ?
Remarquant l’absence de réponse, les deux hommes parvinrent enfin à tourner la tête. Ils découvrirent l’assassin étendu sur le sol toujours inconscient.
Iro : Je l’avais oublié celui là.
Mickions : Il faut le réveiller.
Statue : Je suis la Lumière…
Iro : Chut, il faut le réveiller en douceur !
Iro s’approcha de Cowcow et le secoua lentement. Mickions se rapprocha de la statue.
Mickions : Pardon ?
Statue : Je suis la Lumière, votre déesse.
Mickions : Par le ciel bleu azur ! C’est impossible !
Iro : Chut ! Il faut le réveiller en douceur ! Une fois mon chat, avait confondu un oiseau avec le gâteau au chocolat. Quand il a sauté dedans, il avait salit toute la cuisine. Bon ça n’a aucun rapport avec Cowcow qui dort mais vous comprenez quoi, il faut y aller doucement.
Statue : Bon peu importe, vous choisissez les gens que vous voulez pour vous accompagner Mickions.
Mickions : Roh c’est classe !
Statue : Qu’est-ce qui est classe je vous prie ?
Mickions : Ben tu m’vouvoies, ça fait genre j’suis important. J’trouve ça classe !
Statue : Ah mais en fait c’est que… Euh… Mickions, je viens vous prévenir d’un danger.
Mickions : Lequel ?
Statue : Si celui qui porte une tenue aux deux couleurs distinctes n’accomplit pas le miracle, les ennemis de l’obscurité seront vaincus par le colosse. Alors les pouvoirs divins seront réunis en un et l’individu aux 15.7 facettes redeviendra le dévoreur de monde sonnant le glas de l’épanouissement.
Mickions : J’ai rien pigé mais ça a pas l’air cool !
Statue : Je vais vous aider dans votre quête. Donnez-moi la corne d’abondance que je décuple son pouvoir.
Mickions : Comment je vous la donne ?
Statue : Euh… La corne doit être dans la statue pour que je puisse libérer mon pouvoir.
Mickions : Mais comment…
Statue : Bon ça va j’vais pas te faire un dessin non ? Pourquoi est-ce que ma tunique est si courte à votre avis ?
Mickions : Et ça y est, on ne me vouvoie plus. Pff…
Mickions se plaça sous la statue. Il sera très fort la corne d’abondance et…
Statue : Voilà Mickions, la corne d’abondance a maintenant un pouvoir hors du commun. Vous avez entre vos mains un très grand pouvoir, prenez-en soin !
Mickions : Elle reste inchangée.
Statue : Non, vous verrez que la nourriture extraite de la corne a bien meilleur goût ! Ce pouvoir vous sera indispensable dans votre quête. N’oubliez pas la prophétie.
Cowcow ouvrit enfin les yeux et regarda Iro qui lui caressait lentement la joue en lui parlant avec une voix douce.
Cowcow : Je cauchemarde ou en plus d’être un imbécile heureux tu es gay ?
Iro : hé ho, j’essayais de t’aider.
Cowcow : Fourre toi les mains dans l’ognon tout en serrant les dents, ça me rendra service ça.
L’assassin se releva et les siens yeux se rivèrent sur la statue Lumineuse.
Cowcow : Alors ça c’est vraiment horrible comme statue ! On ne sait plus quoi inventer de nos jours.
Mickions : La Lumière m’a averti d’un danger !
Cowcow : Et est-ce qu’elle t’a dit comment remonter à la surface ?
Mickions : Euh… Lumière ?
Statue : Quoi ?
Mickions : Et pour rentrer on fait comment ?
Statue : Ah zut j’avais oublié. Je suis parfois étourdie. Je vous téléporte !
Hélas, cette scène n’a pas échappé à Blutch qui va se faire un plaisir de décortiquer ce passage.
Blutch : Et oui le suspens est enfin partit et comme prévu, les chevaliers lumineux ont survécu. Personne ne tombe « d’étonnement » ai-je envie de dire. Si jamais vous ne vous y attendiez pas, vous pouvez cesser de lire ceci et retourner regarder Dora l’Exploratrice, Secret Story ou toute autre émission télévisée du même calibre intellectuel.
Ainsi donc le scénariste trouve un moyen de justifier l’intervention de l’objet lumineux. Tout s’éclaire puisqu’il a été amené par la Lumière dans le but de les aider et de les mettre en garde. Penchons nous surtout sur l’intervention de cette dame, à moitié nue. Et oui, c’est bien connu, le sexe fait vendre. Et donc Mickions introduit maladroitement de la sexualité dans l’histoire. Et il lui introduit maladroitement une corne dans le… Donc, le sexe fait vendre. Tous les adolescents ont donc le kikitoudur. Hélas, n’oubliez pas que l’histoire est enfantine et qu’elle s’adresse à un public jeune. La fameuse censure a frappé.
Mais est-elle nécessaire ? Après tout, un enfant n’a qu’à s’emparer d’internet et d’écrire des mots coquinous pour tout connaitre du sexe opposé. Le clan DSK sera donc absolument attristé par cette nouvelle.
Bien entendu, la Lumière oublie de téléporter les héros ceci afin d’apporter une touche d’humour finale. Inutile de dire que cette tentative désespérée est un échec total. Mais peut être que cet échec fait finalement sourire involontairement. Oui, cela peut être drôle au second degré. Ou au troisième… Bref, nous passons à la suite de l’histoire.
Hector : Larguez les amarres bande de gonzesses ! Et secouez-vous les moignons où je vous colle un harpon dedans !
Titia : C’est moi qui commande ! C’est mon bateau !
Hector : Matelot, j’offre un tonneau de picrate à celui qui jettera la gueuse par-dessus bord !
Le navire impérial Phoenix arriva enfin à destination. Il aura fallut deux semaines de voyage avant de pouvoir rejoindre le continent. Après avoir jeté l’ancre, tous sortirent du navire pour enfin poser le pied sur la terre ferme. Hector alla ouvrir son coffre et y rangea les siens vêtements de pirate pour ressortir sa tunique de prêtre. Il posa pied sur la plage et rejoignit les siens compagnons.
Hector : Que la Sainte Lumière soit avec vous mes amis ! Que cette cruelle catastrophe qui a coûté la vie à tant de braves hommes ne nous détourne pas de notre but ! Même avec le cœur lourd, nous irons faire entendre raison aux templiers.
Titia : Mais ils se paient nos t…
Vald : Mais non c’est un prêtre-pirate je vous rappelle ! Il faut lui parler quand il est sur la terre ferme !
Falkord : Tout de même, je regrette que nous ayons égorgé tous les teutons survivants. Cela ne fait pas très glorieux.
Hector : Hélas je crains d’avoir également étripés les Phoenix survivants. Mais qu’importe le passé, concentrons-nous sur le présent pour forger le futur !
Titia : QUOI ?
Vald : Regardez ! Des traces de pas enfouies dans le sable !
Vald s’accroupit et contempla le sable devant lui. Falkord l’imita.
Falkord : Mais il n’y a rien du tout.
Vald : Évidemment ! Le vent a soulevé le sable et effacé les traces mais je suis un ranger ! Il faut plus que ça pour m’avoir. D’après ce que je vois, ils étaient trois. L’un d’entre eux avait un problème de poids !
Falkord : Et ?
Vald : Ils sont restés étendus sur le sol au moins trois jours. Ils devaient être inconscients. Ici, ça m’indique que l’un d’entre eux se promenait avec une robe !
Falkord : Un gars en robe, un gros. C’est Mickions et Cowcow, la troisième personne est certainement Iro.
Vald : Effectivement, si on analyse les traces, on voit que la troisième a mit sa botte droite à son pied gauche. Bref, cela traduit une grande crétinerie.
Falkord : C’est eux à n’en pas douter !
Ils se relevèrent. Pendant ce temps, l’impératrice Titia déchaînait sa fureur sur le prêtre qui lui en retour la bénit. Un vrai prêtre !
Vald continua d’analyser les traces et avança.
Vald : Ils sont partis par là !
Ils suivirent le ranger au pas de course, s’éloignant du rivage et s’enfonçant dans une région dénudée où la végétation ne semblait pas vouloir s’installer. Il faut tout de même noter qu’une chaleur insupportable agressait toute forme de vie. Il était assez normal que l’on ne trouve aucun village à l’horizon et que seules les cactus et les rochers habitaient les lieux.
Vald : Vite, ils sont passés par là ! Regardez les traces, il y en a un qui s’est arrêté ici pour uriner ! Continuons ! Les traces sont toujours visibles, même si le sable à tout recouvert.
Hector : Cet homme a vraiment un don !
Vald : Là regardez ! Ils se sont arrêtaient pour manger et dormir ici. A 200 mètres du bord. Ils ne sont pas allés bien loin. Les traces reprennent ici ! Par là !
Vald accéléra encore la cadence tout en gardant la tête baissée pour lire les indications que lui laissait le sol.
Vald : Ici, ils se sont arrêtés ! On dirait que… Oui ! Visiblement Iro a comprit qu’il s’était trompé pour les siens bottes. Il les a changés. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi les traces de pas sont trois fois plus nombreuses. Visiblement ils sont revenus jusqu’ici. Hmm… Voyons voir… Ah oui ! Regardez c’est logique ! Iro a changé les siens bottes mais il a posé son épée pour être plus à l’aise pendant la manœuvre. Ils se sont ensuite remis en chemin et il s’est enfin rendu compte de son étourderie, ils ont alors fait demi-tour. Puis sont repartis.
Titia : Attends Valdinounet, tu vas me dire qu’en regardant un sol absolument NORMAL, tu arrives à savoir tous ce que les autres ont fait il y a une semaine ?
Vald : Ces traces remontent à 5 jours, 22 heures et 30 minutes je dirai mais je ne suis pas sur à 100 %.
Hector : Cet homme est le meilleur pisteur du monde !
Titia : Toi mets la en veilleuse maudit assassin !
Hector : Votre rancune me navre le cœur !
La troupe se remit en marche. La chaleur rendait la progression extrêmement pénible mais le ranger ne cessait d’assurer qu’ils gagnaient du terrain. Falkord tenta une astuce qui consistait à se faire porter par quatre soldats bien musclés. Après qu’une vingtaine d’hommes s’écroulèrent d’épuisement en tentant de soutenir le poids assez consistant de l’homme, il renonça à son idée.
Vald : Ici, regardez ! On dirait qu’ils se sont arrêtés. Ah, c’est ici qu’Iro s’est rendu compte de son oubli. Il a comprit qu’il avait oublié son épée. Soit douze kilomètres plus loin !
Falkord : Mieux vaut tard que jamais !
Ils reprirent la route après cette brève interruption. Transpirant à grosses goutes sous l’effort, personne n’osait piper mot mis à part Vald qui commentait chaque trace laissaient par leurs prédécesseurs.
Vald : Ici ils ont fait une pause goûter ! Là on dirait qu’ils ont tenté de se construire une cabane en sable pour s’abriter du soleil. Tentative infructueuse bien entendu ! Ici, on voit que Cowcow a fait un croche-pied à Mickions et qu’il a fait échapper la corne d’abondance dans le ravin. D’ailleurs les traces montrent qu’ils sont passés par ici pour descendre tout en bas et la récupérer. Allez, on descend ! Non d’un chien, vous avez vu ça !
Une fois arrivé tout en bas du ravin, les Lus contemplèrent leur étrange découverte : le cadavre d’un scorpion géant.
Falkord : C’est encore plus gros qu’un éléphant !
Hector : Que les divins nous protègent ! Je n’ai jamais rien vu de tel !
Vald : Regardez sur le dessus du scorpion ! On dirait que… Mais oui ! On dirait qu’après avoir tué le scorpion géant, ils ont fait un trou dans sa carapace et ont tenté de le bouffer !
Falkord : Ca se mange du scorpion ?
Vald : Et bien visiblement oui…
Falkord : Ca m’intrigue, une viande que je ne connais pas ! Il faut que je goûte !
L’homme astucieux bondit sur la carapace du scorpion et dégaina son couteau. Soudainement, un voile noir s’abattit sur lui et l’éjecta du dos de la créature.
Non !
Falkord s’écroula lourdement sur le sol. Il redressa péniblement la tête et se plaça une main devant les yeux pour voir qui avait osé l’empêcher de se rassasier.
Falkord : Non de… Cowcow ?
La personne qui l’avait repoussé releva lentement la tête. Bien que dissimulée sous un capuchon noir, tous reconnurent l’étranger. Il descendit du cadavre et s’avança vers les siens compagnons.
Cowcow : Lui-même.
Falkord : Pourquoi tu m’as empêché de manger du scorpion ?
Cowcow : C’est une vraie saloperie ! J’avais pourtant bien dis aux deux autres gugusses de ne pas y toucher mais ils ne m’ont pas écouté. Résultat ils ont été pris d’hallucination. Ils se sont mis à tourner en rond en sautillant sur un pied tout en poussant des cris. Ensuite des soldats du Néant ont été alertés par leurs cris. Heureusement j’ai pu m’échapper grâce à ma technique secrète.
Falkord : Mon dieu, il faut les tirer de là !
Cowcow : Hé, il est où le vieux ?
Vald : Quel vieux, lui ?
Titia : Mais… Mais je ne suis pas vieux ! Et je suis une femme !
Vald : Ah ? J’ai toujours cru que t’étais un homme, désolé.
Falkord : Galic ? Tu parles de Galic ?
Cowcow : Oui bah le vieux quoi !
Hector : Hélas, après le raz-de-marrais il a tenté un sort d’inversion temporel pour remonter le temps mais ça ne s’est pas très bien passé et il a disparu.
Cowcow : Ah, c’est plutôt une bonne chose. Bref, les chevaliers du Néant se sont retranchés dans un petit village pas très loin d’ici. Il y a une chaine de montagne et une source de rivière là bas. Ils arrivent à faire pousser quelques plantes. Enfin bon, faut vraiment être mal fichu du cerveau pour construire un village ici.
Falkord : Allons les libérer !
C’est ainsi que la petite troupe se remit en marche. Ils traversèrent le défilé pendant plusieurs heures. Au loin, une chaine de montagne se dessinait. Ils approchaient du but. Ils finirent par sortir de l’étroit passage et gravirent une colline pour pouvoir se repérer. Ils purent enfin contemplant le village fameux village.
Falkord : Bigre, il n’est pas très bien défendu.
Titia : Le peuple se soulèvera avec plaisir contre l’oppresseur à condition que nous parvenions à entrer dans la ville.
Falkord : Je vois des armes de siège à l’extérieur. Si nous pouvions les capturer…
Cowcow : Notons également qu’Iro n’est pas là et que donc cette fois-ci nous pourrons enfin toucher les murailles ennemies avec les armes de siège.
Un « poc » retentit dans leur dos. Ils se retournèrent et virent un homme à la longue barbe blanche.
Cowcow : Oh non ! C’est pas vrai !
Galic : Ah bah vous voilà !
Hector : Que la Lumière soit remerciée ! Nous te croyons mort !
Falkord : Quand tu as disparu…
Galic : Oui en fait je ne me souvenais plus du sort d’inversion temporelle. Alors je me suis téléporté à la bibliothèque de l’Académie des illusionnistes. Mais bon, c’est tellement mal rangé là bas. J’ai mis plusieurs jours avant de trouver mon sort. Et puis finalement vous étiez déjà partit alors j’ai dit flûte et je me suis téléporté jusqu’ici. Mais peu importe, l’essentiel c’est que je sois là.
Cowcow : Il serait encore plus essentiel que tu t’en ailles. On était peinard, pas de magie pour nous pourrir la vie et tu débarques !
Falkord : Et Mickions, il est encore en vie ?
Galic : Je vais lancer un sort pour savoir.
Cowcow : Mais non, y a pas d’eau ici. Tu ne vas pas pouvoir provoquer un autre raz-de-marrais !
Galic : Oh t’es chiant !
L’illusionniste dessina un cercle dans le sable et marmonna une incantation. Le centre du cercle commença à se brouiller. Petit à petit une image se dessina. Elle représentait une pièce dans laquelle une foule de soldats formaient un cercle. Au centre, deux individus s’affrontaient. L’un avait une épée, une corne et une mèche de cheveux ridicule, l’autre portait une bonne dizaine de haches à son ceinturon.
Falkord : Ca alors, Mickions affronte Barbarius !
Cowcow : Et le zouave ligoté au fond de la pièce c’est Iro !
Galic : Chut, arrêtez de bouger, je règle la transmission. On devrait bientôt avoir le son… Voilà !
Barbarius : ARRETE DE BOUGER ESPECE DE GROSSE DINDE !
Mickions : Tu manques de grâce dans tes coups !
Barbarius : MEURS POURRITURE !
Mickions : Tu te déplaces avec la grâce d’un félin… Qui dirige une diligence !
Barbarius frappait dans tous les sens mais Mickions esquivait tous les coups. La redoutable Rhachelle fendait l’air des dizaines et des dizaines de fois sans jamais atteindre sa cible.
Mickions : Prends une épée, tu es bien trop lent !
Barbarius : Pour les gonzesses les épées !
Mes empereurs!
Un soldat arriva en courant dans la pièce.
Messager : Mes empereurs ! Je crains que le chevalier Darthy s’est perdu avec le reste de la troupe dans le désert.
Attila : Mais quel débile !
Barbarius : M’en fous ! Je veux tuer l’autre gros faisant !
Le barbare frappa. Mickions se baissa pour éviter le coup et Rhachelle frappa trois soldats du Néant qui admiraient le combat. Barbarius ne se soucia pas de cette perde et refrappa à nouveau.
Attila : Doucement quand même, ça fait 32 soldats que tu décapites par inadvertance.
Le sort s’arrêta là. L’image se brouilla et le cercle redevint du sable. Falkord réagit aussitôt.
Falkord : Bien, il faut le sortir de là. On s’empare des armes de siège laissées à l’extérieur et on prend d’assaut ce village ! Il faut se dépêcher avant que ce Darty ne retrouve la route jusqu’ici !
Blutch : Et oui, ainsi donc se termine cette partie de l’histoire. Vous noterez que la fin est assez expéditive. En effet, chose assez classique. A chaque partie de l’histoire, plus nous avançons, plus la description narrative se faire rare. Un ingénieux système qui dans un premier temps satisfait les lecteurs les plus exigeants et qui par la suite évite que les lecteurs à l’esprit simple ne décrochent. Et petit à petit le rythme s’accélère laissant surtout place aux dialogues. Les répliques fusent, c’est du tac au tac. Nous notons aussi que très souvent la description narrative se fait à travers les remarques des personnages. Si bien que l’on peut penser qu’un portage au format audio de l’aventure des Lus serait extrêmement facile.
De même une adaptation bande dessinée de l’histoire serait parfaite. Mais qu’attend donc l’auteur pour prendre contact avec des professionnels et faire fortune ? D’abord, la BD ensuite s’enchainent les figurines, les T-Shirt, Mickions et Falkord pourraient aisément devenir riche avec la saga des Lus. Ce manque de réaction traduit une certaine timidité, une certaine lâcheté.
Mais concentrons-nous sur l’histoire. Nous déplorons encore une fois l’absence d’Antora. Et oui le script est une nouvelle fois oublié par les scénaristes. Il semble qu’il ait été viré de la série. Regrettable puisque c’était le seul personnage de la série pourvu d’un cerveau.
L’auteur parvient, par le biais du discours de Vald, à nous décrire une traversée dans le désert de plusieurs jours en quelques minutes. Admirons là son idée ingénieuse. Il nous épargne le long blabla d’auteur « Et ils peinaient sous le soleil agressif, dont les siens cruels rayons attaquaient le moindre de bout de chair qu’un pauvre être aurait laissé à nu » et j’en passe. Encore une fois le style de rédaction enfantin permet d’éviter un passage long et chiant.
Toutefois ce style ne comporte pas que des avantages. Nous ne savons rien de ce fameux village, ni des forces en présence. Décrire le terrain du champ de bataille aurait été une bonne chose. Une bien grave erreur du rédacteur en chef.
Notons également l’affrontement entre Barbarius et Mickions. Petite surprise : le gros Mickions esquive les attaques dévastatrices du colosse. Une chose complètement improbable. Bien entendu, nous ne pouvons être surpris puisque les héros ne meurent pas. Et oui va falloir vous loger ça dans le crâne au bout d’un moment !
Parlons un peu de cette prophétie énoncée par la statue. Il est de tradition dans les romans d’héroïc-fantaisie que les prophéties constituent un foutoir pas possible. En effet, dans chaque bouquin, un vieux prophète moisi nous balance une prédiction mais on n’y comprend rien du tout. Il n’y a qu’au moment où elle se réalise que l’on peut enfin interpréter correctement les siens propos. Ce qui est finalement complètement contradictoire : une prédiction doit nous prévenir d’un danger mais nous sommes incapables de l’interpréter à l’avance. Autrement dit, les prophéties sont toujours relativement inutiles. Mais les lecteurs adorent et ils disent « ouah, ça c’est un rebondissement !!!». Alors que sans la prophétie les choses se seraient passées exactement de la même façon. Ici, nous ne pouvons pas non plus interpréter ce charabia et il vous faudra attendre l’épilogue pour avoir la « révélation ».
L’histoire des Lus s’achèvent donc ici. On restera tout de même sceptique lorsque l’on comparera le titre et le contenu de l’histoire. En effet, Rhachelle n’a enfin de compte qu’une place de figurante dans l’histoire.
J’annonce au passage que l’épilogue vous sera narré très bientôt en même temps que la diffusion d’une carte bonus. En effet, cette huitième map n’était pas prévue initialement mais Mickions et Falkord ont tout de même souhaité vous l’offrir.
Nous regrettons la mystérieuse disparition de Gryfon l’artiste dans la fin de l’aventure. Peut être qu’il va intervenir dans l’épilogue apportant un rebondissement dans le scénario ? Difficile de le dire à l’avance. N’hésitez pas à partager cette map sur Facebook, twitter, abonnez-vous à la chaine Youtube, etc…
Mais maintenant, en bonus je vais vous donner quelques astuces pour devenir écrivain. En effet, vous avez tous à un moment ou un autre, eut l’idée de rédiger un livre d’héroïc-fantaisie. Nous allons donc faire le point là-dessus.
Premier point, si vous dîtes que les elfes sont des gens beaux avec de jolis cheveux blonds vous allaient passer pour le roi des nuls. En effet, dans le Seigneur des Anneaux ça fait « classe » mais hélas vous ne pouvez pas reprendre cette idée. La nouvelle mode est de faire un monde « mature ». Donc vos elfes doivent être persécutés, victime de racisme. Ca on nous le sort partout maintenant.
Deuxième point, si votre personnage est un saint, tout le monde s’en fichera. Là encore, la mode est au « anti-héros ». Donc si le protagoniste principal va sauver la veuve et l’orphelin tout le monde dira que c’est naze.
Troisième point, ajoutez du sexe. Oui du sexe oui. Le jeune adolescent boutonneux aux cheveux longs et gras est fasciné par le sexe opposé. Donc, vous devez toujours avoir des individus qui se promènent à poil, votre personnage doit régulièrement passer à côté d’un bordel.
Quatrième point, la drogue. Alors vous donnez un nom quelconque à une boisson interdite. Et vous dîtes que l’on trafique cette daube.
Cinquième point, votre monde imaginaire doit être sombre et mature. C'est-à-dire qu’aucun protagoniste ne doit être gentil. Partout on doit voir soit du sang, soit du racisme, soit du sexe, soit de la drogue. Ou alors les quatre réunis.
Sixième point, si dans votre histoire une citée est envahie SURTOUT l’envahisseur doit égorger les hommes, violer les femmes et garder les enfants en esclave pour que ça reste crédible. Pas de place pour les bisounours. Quelle société vraiment !
Septième point, faîtes du remplissage. Votre héros va manger une soupe ? Racontez comment cette soupe a été préparée, l’amour du cuisinier pour son travail. Votre héros à un fauteuil dans son salon ? Prenez cinq pages pour raconter l’histoire de ce meuble ainsi que sa valeur sentimental. Et oui, c’est idiot mais c’est ainsi, le remplissage donne l’impression que votre livre est excellent. Vous n’êtes pas convaincu ? Alors à votre prochaine dissertation de français, mettez vous avec un ami. Mettez-y exactement les mêmes idées. Sauf que l’un de vous deux va aller à l’essentiel et l’autre va tartiner et tartiner pour donner du volume à la copie. A la fin vous aurez deux ouvrages qui disent exactement la même chose. Mais vous verrez lequel aura six points de plus sur la note.
Huitième point, il faut parler d’une manière un peu pompeuse. Donc, achetez le dernier Larousse et lisez-le.
Neuvième point, si dés le début de votre livre vous écrivez « Grabzoulor le Puissant dégaina sa Arbrashna et terrassa le Vlagourz qui lui faisait face » vous allez passer le maitre des glands. Je vous laisse deviner pourquoi.
Dixième point, ajoutez dans l’histoire une prophétie inutile.
Onzième point, dans le fantastique on adore les amnésiques. Donc votre personnage ne doit pas avoir de souvenir. Il doit être orphelin aussi. Et pour finir, son école doit être détruite juste à la fin de sa formation.
Et sur ce, notre émission s’achèvent. Bonne année, etc…