BARBARIUS - Ses défis fantastiques

• Défi n°1 - L'Ange de l'Apocalypse
  

Je l'avais déjà réussi jadis, mais, n'ayant pas les statistiques, j'ai du le refaire. Une partie facile, même si les hallebardiers ennemis auront réussi à atteindre mon seigneur à plusieurs reprises.


J'aurais opté pour une défense originale, avec un "couloir de douves" dardée de fosses empoissées, accueillie par une centaine d'arbalétriers tirant à feu nourri sur les envahisseurs, une cinquantaine de frondeurs accueillant les rares survivants tentant de traverser cette manne défensive. Pour le siège, ne pouvant envoyer aucune autre troupe que les assassins, j'ai rasé dans sa totalité les défenses entourant le donjon, avant d'envoyer mon corps expéditionnaire massacrer l'ennemi. Première victoire du Bien contre le Mal, de la Barbarie contre les Légions de l'Enfer.

Rien n'aura en effet pu stopper ma Horde. Les cadavres se sont amoncelés sur des kilomètres, inondant de sang cette région déjà ravagée. Les troupes de l'ennemi, dispersées dans les ruines du fort, auront été impitoyablement traqués et massacrés jusqu'au dernier, avant que la divine punition s'abatte sur le Général ennemi, preuve de mon céleste courroux. Que le Seigneur du Mal tremble, car il a face à lui un concurrent digne de ce nom, qui n'aura de répit que quand sa tête pâle sera dans le creux de ma main !

Disons qu'avec des assassins, j'avais peur que les arbalétriers ennemis ne les dégomment. Deux précautions valant mieux qu'une, j'ai utilisé une escouade de vingt catapultes pour tout raser, ce qui fut relativement jouissif.

Les balistes peuvent être efficaces, mais en grand nombre, car l'ennemi utilise des mantelets. De plus, leur lenteur est vraiment problématique ici, car elles ont dix fois le temps de croiser des massiers en route. J'avais essayé de faire une base avancée en réunissant cinquante ingénieurs pour avoir mes balistes, mais une attaque ennemie est passée à côté, et les archers arabes de l'adversaire avaient tué tout le monde. Je me suis donc finalement résolu à y aller à la Barbarius en utilisant une vingtaine de catapultes, et en pulvérisant tout.

• Défi n°2 - Le Golem

Nous voilà donc à la poursuite du Mal et de ses légions innombrables. Dans l'ombre d'un Titan, l'enfer s'est déchaîné. Entre des hordes interminables de guerriers, il nous a fallu combattre. La hargne de nos soldats, leur fureur incontrôlable, leur soif de sang, leur envie de chaos, fit d'eux de véritables démons. Les paysans effrayés enrôlés par notre adversaire sont morts dans des cris d'agonie terrifiants. Transpercés par des carreaux d'arbalétriers, leurs boyaux giclant sur le sol, brûlés vivants par des lanceurs de feu, se tordant de douleur dans le sol, ou mutilés par des coups de fronde jusqu'à en mourir, des centaines de coups de pierre ravageant leurs armures, rien n'a pu stopper la Horde. Le seigneur lui-même a fait parler sa joie, décapitant une trentaine d'hallebardiers venus l'affronter. Rien ni personne n'a pu nous stopper, et, malgré les efforts de l'adversaire, nous avons développé un redoutable campement.

Le seigneur ennemi, retranché sur sa colline, ne pourra compter que sur les légions venant le secourir pour échapper à ma divine colère. Le feu de l'enfer s'est abattu sur lui, et des cohortes d'assassins surgissant de nulle part ont fondu sur son château, annihilant les derniers soldats ennemis osant encore s'opposer à nous. La région a été teintée de rouge, les charniers ont brûlé jour et nuit, diffusant une odeur âcre, le soufre dardant de noir la région. La Horde quitte ces terres désertiques en laissant derrière elle des régiments entiers de cadavres, le corps écrabouillé et décapité de notre adversaire perdu quelque part dans les rochers autour de son donjon, d'où il a été sommairement balancé après qu'on lui eût arraché la tête.

J'admets que cette mission-là était de la pure détente. L'économie était facile à avoir, et le siège fut simpliste. J'ai commencé à faire mes troupes dès les premières années du siège, en passant par le passage secret, ce qui m'a encore plus simplifié la vie.

Oui, je n'ai jamais aimé les résultats de partie se limitant à un screen, ou, au contraire, à une surabondance d'images qui rendent la partie illisible et imbuvable. En devant aussi tenir compte du fait qu'il ne fallait pas en dire trop sur ma stratégie, j'ai décidé d'élaborer un petit récit pour présenter les batailles. Heureux qu'il plaise ; il est là pour ça !

Sinon, Luc, oui, j'ai trouvé le passage secret, et ça simplifie énormément la map, cela va sans dire. Dans les deux autres défis, le problème était que les ennemis étaient en hauteur, dissimulés derrière des rochers, ce qui paralysait les archers montés. Ce problème ne s'opère plus dans le quatrième défi, et ce fut donc un régal de massacrer la garnison adverse.

• Défi n°7 - Le passage du dragon

La carcasse du céleste dragon fut difficilement abordable. C'est toute une mer qu'il nous faut traverser pour atteindre au loin le sinistre château de Baal. Nous sommes trop éloignés de notre royaume pour pouvoir penser un jour à y revenir. Ceux qui avaient jadis douté en sont désormais sûrs : ce voyage est un voyage sans retour. Notre récente victoire contre l'armée de Baal nous semble maintenant bien loin. Au centre de la folie, la démence de notre adversaire est partout, et hante les nuits de tous nos hommes, faisant même vaciller la raison de notre seigneur. Frère Antoine, modéré et rationnel, est devenu un fanatique, nous exhortant à lutter contre nos démons et à châtier le Malin qui sommeille en ces terres. L'homme sage qui nous appelait à la tempérance, à avoir de la pitié pour les hordes de soldats illettrés trompés par Baal, me semble bien loin maintenant. La marée tarde de plus en plus à monter, et, à chaque jour qui s'écoule, nous sentons notre mental s'affaiblir, notre courage s'estomper, alors que résonnent au loin les bruits de pas incessants des innombrables légions de Lucifer. On murmure que ce sont 666 armées qui font route vers nous, et on se met à prier pour que la marée, cette maudite marée, daigne enfin s'abaisser. Notre seigneur passe ses journées à voir de loin les tours de Baal, constatant combien il serait facile de détruire ce fort, et d'en finir avec l'Archonte.

Dieu semble finalement entendre les prières de Frère Antoine, et les portes de l'enfer s'ouvrent. A peine l'eau a-t-elle dévoilé les millénaires ossements du dragon que Baal envoie sur nous ses troupes. Nous comprenons qu'il a profité de la marée haute pour réunir ces derniers soldats. Ils ne sont bien entendu pas de taille à nous stopper. Ce sont des poltrons d'arrière-garde, des lâches qui se heurtent face à nos troupes invincibles. Sans bâtisseurs, ces derniers étant tous morts, nous ne pouvons faire de fortifications, qui de toute façon nous retarderaient. Personne ne s'en étonne : la bataille principale se déroulera sur l'échine du dragon, les ennemis s'aventurant sur la queue, nous stationnant sur son torse, pour leur bloquer la route. Il s'est cependant rapidement avéré que notre situation devenait ingérable. L'ennemi avait réussi à soudoyer nos généraux et nos alliés, qui en ont profité pour attaquer notre campement. Alors que nous avions enfin repoussé les ultimes troupes de Baal, des hordes de chevaliers et de massiers ont détruit notre ville, bloquant toute retraite. Nous le savions tous à cet instant là : perdu au milieu de la carcasse du dragon, il n'y avait plus aucun espoir de retour. En tendant l'oreille par-delà le pogrom qui se déroulait, nous pouvions entendre résonner les trompettes des infernales légions du Diable. Dans notre ville, les maisons brûlent, les ateliers sont rasés, les soldats s'aventurent dans nos chaumières pour violer et égorger nos femmes, et laissent des cadavres dépecés, le ventre ouverts, au milieu des ruines. Il ne reste dorénavant plus que quelques mois avant la venue de Lucifer, et il est temps d'en finir. Dans un élan général, tout le reste de notre armée, tous les survivants, les restes de la Horde, s'élancent à l'assaut du château de Baal, dans un sacrifice général qui restera gravé dans les annales.

L'ultime charge !

Nul temps de s'attarder devant les merveilles de ce château voué au Mal, devant ces superbes pyramides, lieux de culte de rituels sataniques et de sectes maléfiques. Frère Antoine nous accompagne, et hurle avec nous alors que les flèches de nos adversaires balaient notre cavalerie, la décimant en morceau. Nous entrons dans la partie supérieure de la ville de Baal, détruisons les mangonneaux, et convergeons vers son corps de garde, l'enceinte le protégeant. Les arbalétriers adverses tentent tant bien que mal d'atteindre nos massiers couverts par nos mantelets. Les corps s'effondrent roulent sur le damier, mortellement atteints. Le corps de garde finit par s'effondrer dans un rugissement de haine, et nous continuons à avancer, chargeant l'ultime corps de garde. Baal est derrière, nous le sentons, il mourra aujourd'hui. Nos survivants s'élancent à l'assaut, quand une flopée d'hallebardiers débarque. Le dernier bataillon, qui nous est supérieur en nombre, et en force. Affaiblis par la bataille, nos massiers ne sont en effet pas de taille à pouvoir les combattre. Les mantelets se ruent alors sur eux pour faire diversion, jusqu'à ce que le corps de garde finisse également par tomber.

Baal nous attend, dans la salle du trône. Dehors, les échos de la bataille résonnent encore, et nous fermons la porte en la bloquant pour rester seul avec l'Archonte. Dressé sur son trône, l'homme nous toise, et se gausse de nous.

Les armées du Diable sont maintenant arrivées, et Frère Antoine nous hurle de le tuer, et de mourir en héros et en martyrs. La vérité s'impose à nous, alors que notre seigneur se dirige vers Baal. Baal, le Général du Diable, menant ses armées à l'assaut, doit toujours exister, peu importe qui se cache derrière la capuche. Son hache ensanglantée à la main, notre seigneur cesse sa marche quand notre ennemi retire son capuchon, révélant le visage abîmé et vieilli de Saint-Georges. L'homme qui avait un jour tué le dragon des enfers n'avait pas accompli cet exploit, et avait aussi tué l'Archonte. Mais quelqu'un doit toujours se trouver à la tête des Légions. Alors que la hache tranche la gorge de Baal, et que ce dernier s'effondre dans un râle de douleur, la porte finit par céder sous nos ennemis. Frère Antoine est tué dans la brève lutte qui s'ensuit, projeté à travers l'une des fenêtres de la salle de l'Archonte, son corps sans vie ricochant sur les murs du château avant de se perdre dans la mer. Seul face à ce régiment hostile et agressif, notre seigneur s'avance. Aucun ne fait mine de l'attaquer, et il voit dans les couloirs les troupes de Lucifer. Il monte jusqu'au sommet du donjon, et observe depuis le toit les environs. Il voit au loin les montagnes de l'Enfer, parsemées de troupes, des armées et des étendards qui s'étendent jusqu'à l'horizon. Il voit ces armées gigantesques, ces millions d'hommes qui avancent dans la noirceur éternelle, désespérés, attendant un général pour les guider. Le Barbare brandit alors son arme vers son armée, son immense armée, et hurle à l'unisson avec eux.

FIN

Comme une petite conclusion s'impose sans aucun doute, je dirais que j'ai rejoué tes maps avec grand plaisir, mon cher Luc. L'envie d'essayer la dernière était si forte que je n'ai pas attendu énormément. Je dois admettre qu'elle fut la plus difficile de toute la série. Le temps est plus court que dans les précédentes maps, les ressources délicates, la défense difficile aussi, l'ennemi attaquant dès le début, et il faut de plus surveiller ses arrières, puisqu'une partie des armées adverses peut directement débarquer dans notre ville, ce qui est particulièrement problématique à la fin. Dans l'ensemble, tes maps furent toutes très amusantes et bien pensées. Elles fonctionnent toutes sur le même principe, mais chacune arrive à se démarquer des autres, et à obtenir sa propre originalité. J'espère que mes récits n'auront pas dénaturé le scénario de tes défis. J'ai essayé d'y rester fidèle tout en essayant d'habiller la présentation de mes défis pour que les joueurs sachent un peu ce que je fais sans mettre un nombre excessif de spoilers. Je porte donc ma petite bannière avec fierté, et je te remercie pour ces défis, qui ont du te prendre un temps considérable !

Aurais-je inspiré Luc pour de nouvelles aventures ? M'en voilà ravi !